Quand nous pensons à l’Église, nous pensons paroisses, évêques, institutions. Le missionnaire doit quitter tout cela : il doit larguer les amarres et partir au grand large. Aller là où les paroisses, les institutions, et même, j’ose le dire, les évêques ne vont pas. 

Dans ma mission sur Internet, il n’y a ni paroisse ni institution (ou si peu) et les évêques n’y exercent pas de juridiction formelle. La liberté est extrême, pour le meilleur et pour le pire. Un peu comme le Far West en Amérique au XVIIIe siècle ! On ne peut se reposer sur rien. Le terrain est trop nouveau. C’est une terra incognita pour tous ceux qui s’y aventurent au nom du Christ. Mais, par un curieux hasard, c’est aussi là que se sont regroupées des milliers de brebis perdues qui manquent à l’Église… Le missionnaire quitte tout pour retrouver les brebis perdues, leur parler, les prendre sur ses épaules et les accompagner vers la maison.

De manière très belle et touchante, c’est dans cet apostolat un peu nouveau que j’ai le plus senti le soutien de mes supérieurs et de l’institution ! C'est quand on croit l'avoir quitté que l'on retrouve l'Église.

Reconnaissons-le, ce n’est jamais facile de quitter son troupeau et les pâturages que l’on connaît. Néanmoins, quand on a retrouvé celui ou celle qui était perdu, quelle joie ! Mais quelle joie !

Tout le monde n’est pas fait pour explorer les réseaux sociaux, c’est vrai. Mais le cœur qui aime trouve toujours des terra incognitas à explorer pour retrouver ses frères.